Musique camerounaise : menaces sur l’identité

Le pays de Manu Dibango va se joindre à la communauté internationale pour commémorer les musiques classiques et actuelles.

Le pays de Manu Dibango va se joindre à la communauté internationale pour commémorer les musiques classiques et actuelles. Mais s’il y a des multiples raisons de fêter, au regard de la quantité et de la qualité de la production, des voix s’élèvent pour décrier la tendance actuelle à l’uniformisation musicale. Un effet qui tend à diluer l’identité musicale et même l’authenticité des rythmes du terroir, animé par l’usage d’instruments traditionnels (mvet, tam-tam,  tambour, balafon et percussion), propres au Cameroun.
Avec l’influence des réseaux sociaux et des chaînes dédiées à la musique, les sonorités d’ici n’ont certes pas disparu de la scène, mais elles ont subi une forte influence, pour épouser ce qui se fait ailleurs. Notamment l’afrobeat, mélange de toutes les sonorités africaines. Du dancehall au hip-hop en passant par le R&B, le coupé-décalé, le ndombolo, le soukous, le makossa camerounais, l’amapiano d’Afrique du Sud ou la rumba congolaise, le son qui en résulte a l’air d’un véritable « melting pot » de musiques afros, dont la seule ambition est de faire bouger les corps. En écoutant des artistes comme Stanley Enow, Magasco, Tzy Pantchak, Locko et bien d’autres, on ne dirait pas des Camerounais. L’urbanisation de leurs productions fait en sorte qu’ils sont appréciés aussi bien au Cameroun, qu’à l’étranger. Du coup, pour retrouver du pur makossa par exemple, il faut retrouver des chansons de Ben Decca, et autres Toto Guillaume. Pareil pour le bikutsi lancé par Messi Martin et développé par Govinal et bien d’autres. Lady Ponce, Coco Argentée, Mani Bella et autres tiennent actuellement le flambeau, mais c’est sous l’influence des sonorités d’ailleurs.
Beaucoup apprécient cette nouvelle dynamique d’urbanisation des rythmes locaux, donnant plus de visibilité aux a… lire la suite 

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